Qui, jusqu'au début du siècle, se préoccupait des champignons ? C'est tout juste si quelques légendes urbaines avaient daigné les évoquer mais le plus souvent en des termes peu élogieux.
Le champignon, un usage récréatif
Depuis combien de temps l'Homme utilise t'il les champignons pour leur vertus médicinales ? Vers 7000 ans avant J.-C., la Préhistoire témoigne d'étranges situations. L'amanite tue-mouches (Amanita muscaria) champignon caractéristique par son chapeau rouge parsemés d'écailles blanches est utilisé à des fins religieuses et récréatives. Il est utilisé lors des rituels chamaniques pour ses effets hallucinogènes.
Des champignons étaient de plus en plus souvent utilisés par la suite, comme en témoigne le guerrier de la préhistoire nommé Otzi. Ce dernier a été accidentellement enseveli et congelé dans les montagnes enneigées du massif de Otzal en Autriche, et il transportait des champignons pour soigner les blessures de guerre. En conséquence, la première règle est de ne pas se promener seul dans ces montagnes.
Au fil du temps, les cultures du monde entier ont développé leurs propres traditions en matière d'utilisation des champignons pour la nourriture, la médecine et la magie. Les Chinois, par exemple, considéraient les champignons comme un symbole de longévité et d'harmonie, tandis que les peuples autochtones d'Amérique utilisaient des champignons psychoactifs dans les rituels religieux.
En médecine traditionnelle, les champignons ont été utilisés pour traiter de nombreuses maladies, de la toux à la lèpre, en passant par l'empoisonnement alimentaire. De nos jours, les avancées scientifiques ont permis de découvrir les principes actifs de certains champignons, notamment leur capacité à stimuler le système immunitaire et à prévenir ou traiter des maladies chroniques telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires.
En conclusion, les champignons ont un riche passé et une tradition ancestrale dans les cultures du monde entier. Les études scientifiques actuelles renforcent leur utilisation en médecine moderne pour leur capacité à traiter et prévenir des maladies.
Le champignon, entre croyances et superstitions
Dans la mythologie de la Grèce Antique (900 avant J.-C. – 400 avant J.-C.), les champignons symbolisent la magie, la divinité et l'immortalité car ils surgissent de nulle part, du sol ou de l'écorce des arbres. Certains pensent même que les champignons sont doués de pouvoirs surnaturels car ils permettent de se nourrir, de se soigner, d’allumer du feu mais aussi d’empoisonner ses ennemis. Telle la main des Dieux, ils sont une source inépuisable de nourriture en période de famine, ou à l’inverse un fruit toxique représentant la colère divine.
En plus de leur symbolisme, les champignons étaient également utilisés pour leur vertus médicinales. On retrouve des traces d'utilisation de champignons dans les cultures asiatiques depuis des millénaires pour traiter des problèmes de santé tels que les troubles digestifs, les infections, les douleurs et les troubles cardiaques. Les Grecs Antiques croyaient également aux pouvoirs guérisseurs des champignons et les utilisaient pour traiter diverses maladies.
Aujourd'hui, les recherches scientifiques modernes confirment les propriétés médicinales de certains champignons et continuent d'étudier leur potentiel pour traiter des maladies chroniques telles que le cancer, les troubles immunitaires et les troubles cardiaques.
En conclusion, la mythologie des Grecs Antiques reflète une connaissance profonde de la nature et de ses propriétés curatives, qui continue d'être étudiée et découverte jusqu'à aujourd'hui.
Le champignon, un mystère percé à jour
A partir de l'Antiquité (3300 avant J.-C. - 476), de nombreuses personnalités telles que Euripide, Hippocrate et Théophraste mènent des études scientifiques pour percer à jour le mystère des champignons. La toxicité ainsi que le cycle de vie sont étudiées avec une grande attention. Pline l'ancien et Dioscoride proposent ensuite de décrire l'ensemble des espèces de champignons afin de mieux les reconnaître : c'est le début de la première classification des champignons.
Lors du Moyen-Âge, la démarche scientifique relative aux champignons a reculé. Cependant, la tradition et les croyances populaires s'épanouissent avec l'apparition des "ronds de sorcière" ou "cercles de fées". Ceux-ci sont considérés comme les traces de pas laissées par les elfes qui venaient danser en cercle. Cependant, ces croyances n'ont aucun fondement scientifique et ne font que témoigner de la fascination des gens pour les mystères de la nature. Au Moyen-Âge, la superstition et les croyances populaires ont souvent pris le dessus sur la démarche scientifique, mais avec le temps, les sciences ont continué à progresser et à développer de nouvelles connaissances sur les champignons.
Le champignon, une science d'avenir
Hors du cercle confidentiel de certains privilégiés, il faudra attendre la grande effervescence intellectuelle de la Renaissance pour observer un regain d’intérêt et une diffusion massive des découvertes scientifiques grâce à l’imprimerie. Cela n’est que le début d’une avancée majeur dans la connaissance des champignons avec l'ouvrage « Rariorum plantarum historia : Fungorum in Pannoniis observatorum brevia historia » de Charles de l’Ecluse, « Theatrum Fungorum Of Het Tooneel Der Campernoelien » de F. van Sterbeek mais surtout les incontournables « Synopsis Methodica Fungorum » et « Systema Mycologicum » de C.H. Persoon et de E.M. Fries.
Par la suite, les découvertes scientifiques sont nombreuses même si elles se produisent par hasard. L’exemple le plus connu est la découverte du premier antibiotique, la pénicilline, par l’anglais Alexander Fleming. De retour de vacances, il remarque qu'il a oublié de jeter la poubelle qui était pleine de détritus. Quelle surprise de découvrir dans cette poubelle un champignon capable de tuer des bactéries. Il réfléchit à utiliser cette vertu exceptionnelle pour combattre les bactéries responsable de nombreuses maladies chez l’homme. Cette découverte et cette application ont permis de sauver des milliers de vies humaines de l'infection mortelle, notamment lors de la Seconde Guerre Mondiale avec les blessés de guerre souvent emportés par la fièvre suite à une infection généralisée.
Mis à jour le 10 février 2023 à 23:24